Appelé à prendre la place laissée vacante par Juninho, Ederson enfile un nouveau costume à l’OL sans faire de bruit. Le discret Brésilien est-il cependant réellement en mesure de devenir un leader dans le onze de Claude Puel ?

14 millions d’euros pour un an d’apprentissage. Dans l’ombre de Juninho, le Brésilien, arrivé de Nice il y a un an tout pile, a eu une saison pour engranger, prendre possession des lieux, de la pression de leader qui lui était promise un peu plus tard. L’aventure de son aîné ayant pris fin sans doute plus tôt que prévu, voilà que le jeune milieu de terrain est contraint de vêtir prématurément son habit de lumière. Et il est attendu au tournant. Pourtant, pas question pour lui de se désigner successeur. Ce n’est pas le genre du bonhomme, discret, poli, sans vagues. «Avec l’arrivée d’un gaucher comme Bastos, je serai plus dans l’axe. C’est bien que chacun puisse rester à son poste de prédilection. On aura un meilleur rendement». Pour résumer, pas question de succession, de poste à pourvoir et à reprendre. Ederson fait les frais de l’arrivée d’un meilleur spécialiste et, par ricochet, se retrouve contraint de retrouver son poste initial. Rien de plus.

Mais l’ancien Niçois et international brésilien espoir ne trompe personne. En réalisant le coup double avec le poste de Juninho et le numéro de maillot de Karim Benzema (le 10), Ederson se pose inévitablement en leader du onze lyonnais. «Un leader, c’est sur le terrain que cela se juge. On verra…», réplique du tac-au-tac un Ederson décidément en recherche de discrétion. Le terrain, justement… La tendance des matches amicaux semble dessiner la place que devrait avoir le milieu de terrain auriverde. Au sein d’un 4-5-1, Ederson était placé derrière un seul attaquant, Frédéric Piquionne. Ne reste plus qu’à remplacer ce dernier par Lisandro Lopez pour tenir le nouveau duo de choc des Gones ? Pas vraiment sûr. Gignac, Rémy ou un autre pourrait gâcher la fête. Difficile, en effet, d’imaginer l’OL lâcher 15 millions d’euros ou plus sur un attaquant sans l’installer dans la peau d’un titulaire. Alors, 4-5-1 pour briller ou 4-4-2 pour dépanner, tel est le dilemme d’Ederson. «J’ai envie de continuer dans ma progression, et peu importe le poste» préfère estimer le Brésilien. Peut-être la voix de la raison…

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