Calé entre les multiples annonces des listes pour la Coupe du monde 2010 et la dernière levée du championnat, le match en retard de la 34e journée de Ligue 1 s’est finalement soldé par un beau succès de l’Olympique Lyonnais sur l’AS Monaco (3-0). Transparents pendant pratiquement 75 minutes de jeu, les joueurs de la Principauté ont pris un bouillon sur des réalisations de Pjanic (28e), Gomis (49e) et Lisandro (87e). Et les Rhodaniens se glissent sur le podium de la Ligue 1 devant Auxerre, avant la 38e et dernière levée qui se tiendra samedi soir.

Il ne fallait sans doute pas compter sur l’AS Monaco pour contester l’Olympique Lyonnais, ce mercredi, à l’occasion de la 34e journée de Ligue 1. Déjà incapables de développer du jeu pour une finale de Coupe de France contre le PSG, les joueurs de la Principauté ont en effet débarqué au Stade de Gerland la tête ailleurs. Et, si les Auxerrois pourront toujours se plaindre d’une ASM qui n’a pas franchement joué le jeu pour les places au sommet du classement, l’OL a pour sa part eu le mérite de se rassembler avant une rencontre capitale pour une place en Ligue des champions la saison prochaine.

Des joueurs qui, pour certains, devaient également digérer l’annonce de leur sélectionneur respectif en vue de la Coupe du monde 2010. Envoyés au paradis, comme Lloris, Toulalan et Réveillère, Govou avec les Bleus et Bastos avec le Brésil, ou en enfer, comme Lisandro avec l’Argentine, Cissokho et Gomis avec Raymond Domenech, les Lyonnais ont en tout cas agi en véritables professionnels. Une qualification européenne était à ce prix et cette rencontre, même mal insérée dans le calendrier, était le moment ou jamais pour l’Olympique Lyonnais de s’asseoir sur un strapontin pour la Ligue des champions.

Lyon plus joueur que l’ASM…

Le club rhodanien n’a donc pas laissé passer sa chance de monter sur le podium de la Ligue 1, juste devant Auxerre, à une journée du terme. Avec la réception du Mans lors de la prochaine levée, l’OL a également pris une grosse option, peut-être définitive, alors que les Icaunais se déplaceront à Sochaux la semaine prochaine. Ce mardi, et c’est pour dire, Lyon, qui n’est pas réputé pour “envoyer” du jeu sous les ordres de Claude Puel, a donc pris le meilleur sur une ASM qui voulait sans doute honorer l’un de ses anciens techniciens en restant dans sa moitié de terrain. Jamais dans le bon sens de la marche, les Asémistes n’attendaient que 18 minutes de jeu pour prendre l’eau. Auparavant, l’Argentin Lisandro, déjà le visage fermé, avait raté une première tête sur un centre de Réveillère dans un couloir droit que ce dernier pourrait bien arpenter lors du Mondial en Afrique du Sud (13e).

A coeur de montrer sa bonne tenue avant l’annonce des 23 Tricolores, le latéral droit était ensuite imité par son pendant gauche, Aly Cissokho. L’ancien Portuan, qui avait à coeur de prouver l’erreur du sélectionneur français de ne pas le convoquer, enroulait un centre qui retombait sur la tête de Gomis. Traînant une caravane sur la plupart de ses accélérations, l’ancien Stéphanois était pourtant bien précieux pour remiser un ballon sur Bastos. Un international brésilien qui ne cadrait pas sa puissante volée (25e). Mais trois minutes plus tard, ce dernier se rattrapait avec un corner déposé sur la tête de Cris et repris de volée par Miralem Pjanic. Un Bosnien qui ne verra pas, et pour cause, le continent africain cet été, sa sélection s’étant faite sortir pendant les tours de barrages de la Coupe du monde. Dévié par le postérieur de Toulalan, le ballon fuyait les gants de Ruffier, sûrement portier n°5 dans l’esprit de Domenech après sa liste de 30 joueurs (28e).

Lisandro, la petite consolation

Absolument maître à bord de son vaisseau de Gerland, Lyon atteignait la pause sur cet avantage avant d’ajouter deux pions en seconde période. Bastos, lui, avait trouvé le montant gauche d’un portier monégasque encore bien seul pour défendre son propre but (45e). Et trois minutes seulement après le retour du vestiaire, la panthère Gomis, transformée en escargot depuis la saison passée, recevait une offrande de Pjanic sur un mouvement initié par Bastos (49e). Après 49 minutes de jeu, l’affaire s’était donc singulièrement compliquée pour une équipe qui n’avait visiblement pas l’intention de dépasser la ligne médiane. Dans un match sans enjeu, l’ASM n’y était pas et ne se lâchait même pas vers l’avant pour la beauté du spectacle. En revanche, Ruffier sauvait son camp sur une nouvelle opportunité de Gomis à bout portant (60e). Le dernier rempart azuréen claquait ensuite un coup franc de Bastos (66e), avant de récidiver devant Lisandro et sa tête des mauvais jours (69e).

Élu meilleur joueur de Ligue 1 mais non convoqué pour la Coupe du monde, comme le Marseillais Lucho (merci Maradona…), le buteur bénéficiait ensuite d’une ouverture en profondeur d’Ederson pour fixer et ajuster Ruffier tranquillement (87e). L’addition, même corsée, n’était que logique malgré deux occasions monégasques pour Sagbo (83e), de la tête, et Modesto (futur marseillais?), du pied, enfin presque si celui-ci avait réussi à toucher le ballon (87e). Troisième, Lyon devra maintenant finir le travail contre Le Mans. Mais avec ce qu’ils ont montré ce mercredi soir, ils en ont les moyens. Et Jean-Michel Aulas pourra alors dormir sur ses deux oreilles et enfin se réjouir d’avoir gagné 20 millions d’euros dans la balance, entre Valenciennes et Le Mans.

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