Que c’était tendu! Pour leur quatrième confrontation de la saison, Bordeaux et Lyon se sont finalement quittés sur un score de parité (2-2), samedi soir, lors de la 33e journée de Ligue 1, mais avec surtout trois expulsions. Trémoulinas et Jussiê dans les rangs bordelais et Réveillère du côté de Lyon ont récolté la vignette rouge. Au tableau d’affichage, les Girondins de Bordeaux se sont à chaque fois fait reprendre par de coriaces Lyonnais. Chamakh ouvrait la marque pour les Girondins (25e) mais Ederson égalisait (55e) avant que Plasil ne redonne l’avantage aux Aquitains (61e). Peine perdue puisque Cris permettait aux Gones d’arracher le nul (71e). Et l’OM en profite pour s’envoler un peu plus… Le film du match

“On est en demies”, ont chanté les supporters de l’OL présents à Bordeaux ce samedi soir, pour le choc de la 33e journée de Ligue 1. Avant sa demi-finale aller de la Ligue des champions contre le Bayern, mercredi prochain, trois semaines après sa qualification à Bordeaux, Lyon est venu arracher un nul précieux sur le terrain de Chaban-Delmas. Le résultat nul, assez logique dans une partie heurtée (notamment en fin de match), n’arrange personne. L’OM l’ayant emporté quelques heures plus tôt, Lyon pointe à 9 unités du leader, alors que Bordeaux (avec un match de moins) compte pas moins de 11 longueurs de retard.

Forcément moins intense que la double confrontation comptant pour les quarts de la plus belle des compétitions européennes, ce choc aura de nouveau vu des Lyonnais d’abord refuser le jeu. Bordeaux en profitait d’entrée pour maîtriser les débats. Mais avec Gourcuff très sollicité mais incapable de réellement faire la différence, c’est sur coup de pied arrêté que les Girondins se montraient dangereux et ouvraient le score. Le meneur de jeu des Bleus se chargeait d’envoyer le cuir dans la surface. Et après une tête de Sané au-dessus (4e), c’est celle de Chamakh qui débloquait la situation. Le Marocain se démarquait de son garde du corps Cris pour prolonger le ballon au fond des filets (1-0, 25e).

Lisandro relance l’OL

L’ouverture du score avait le don de libérer davantage les ouailles de Blanc, qui poursuivaient leur domination sans pouvoir aggraver la marque. Si le champion du monde avait annoncé un grand chamboulement dans son onze de départ, le seul Saivet faisait figure de surprise, même si Wendel et Ciani siégeaient sur le banc comme des coupables. Le jeune attaquant du centre de formation s’est toutefois montré bien tendre, à l’instar d’un Gouffran titularisé et transparent. Les deux joueurs associés à Chamakh et placés sur les ailes avaient très peu d’espaces pour accélérer.

Claude Puel aura également surpris tactiquement. Privés de nombreux joueurs dans le secteur défensif, les Gones pouvaient compter sur Toulalan en défense, au côté de Cris. Au milieu, Pjanic et Källström devaient donc évoluer à la récupération, avec un Ederson en numéro 10, Govou et Bastos sur les ailes et Gomis en pointe, préféré à Lisandro avant le déplacement à l’Allianz Arena. Sans inspiration, la formation rhodanienne parvenait tout de même à créer le danger. Avant l’ouverture du score, Gomis trouvait le petit filet extérieur de Ramé après une déviation de la tête de Govou (19e).

Mais comme inhibés par le but de Chamakh, les Lyonnais attendaient la seconde période pour réagir, sous l’impulsion d’un Lisandro entré à la mi-temps de Govou. Avant la pause, seul un superbe coup franc de Pjanic, sorti en corner par Ramé (40e), avait fait office de réplique. Passé dans un 4-4-2 risqué, l’OL prenait d’assaut la surface adverse. Le changement soudain de comportement était gagnant! Dès la 10e minute du second acte, Ederson égalisait d’une frappe limpide de 20 mètres (1-1, 55e).

Bordeaux sans second souffle

Partie sur d’excellentes bases, la seconde période était bien plus folle que la première. Assommés les Bordelais? En fait, non. Ils se remettaient à jouer. Et quelques secondes après une longue course d’Ederson, qui évitait la sortie de Ramé avant de se faire reprendre par Henrique, le champion en titre répondait d’une frappe encore plus belle que celle du Brésilien. Plasil, servi à 25 mètres du but de Lloris, trouvait la lucarne du portier français (2-1, 61e).

Le score n’en restait pas là. Sans vraiment montrer des signes de révolte, les visiteurs égalisaient une nouvelle fois, opportunistes sur un coup de pied arrêté. Cris déviait suffisamment un long ballon de Pjanic pour tromper Ramé (1-1, 71e). Blanc avait alors lancé dans la bataille Jussiê et le jeune Abdou Traoré (à la place de Saivet et Gouffran), mais la fatigue rendait Gourcuff et compagnie beaucoup moins précis. Et finalement muets jusqu’au bout.

Chaban-Delmas pouvait réclamer, en vain, une main involontaire de Cissokho (80e), logiquement non sanctionnée par un M. Ennjimi, hué du début à la fin pour ses décisions indécises. Dans le temps additionnel, l’homme en noir excluait d’ailleurs Réveillère, pour un tacle violent sur Trémoulinas, qui prenait, du même coup, le chemin de la douche. S’en suivait une grande altercation générale mêlant joueurs, dirigeants et stadiers, qui provoquait un autre carton rouge, pour Jussiê. Cette fin de match houleuse profitait finalement aux Gones revigorés avant leur choc européen. Bordeaux devra rebondir, enfin, à Lorient la semaine prochaine, pour espérer accrocher la Ligue des champions la saison prochaine.

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