Dans une rencontre animée où M. Kalt, l’arbitre du match, a dû s’employer en sortant pas moins de neuf avertissements pour deux expulsions (Costa pour le Losc et Gonalons à Lyon), l’OL a finalement été contenu (1-1) dans son antre par Lille, ce dimanche, à l’occasion de la 32e journée de Ligue 1. Des Dogues qui avaient même ouvert la marque sur la 12e réalisation de Frau en championnat (62e), avant de voir Cris arracher l’égalisation sur une tête piquée (71e). Les Lyonnais laissent par conséquent la tête du championnat à Auxerre, qui a disposé de Nancy à Marcel-Picot dans le même temps (0-1).

Après le succès 4-3 de Lille contre Lyon à l’occasion du match aller, les supporters de Gerland ne s’attendaient sûrement pas à pareille opposition entre une équipe nordiste, plutôt sur une pente descendante avec deux revers contre Bordeaux (3-1) et à Valenciennes (1-0) lors des trois derniers matches, et un Olympique Lyonnais, revenu fatigué de son déplacement en Ligue des champions à Bordeaux malgré la qualification (3-1, 1-0). Et comme contre les Girondins, Lyon a d’abord cherché à bloquer les montées nordistes avant de vouloir développer du jeu. Les supporters du club des Gones auront dû finalement attendre la dernière demi-heure de jeu pour voir leur formation se projeter plus franchement vers l’avant afin d’effacer un déficit d’un but après l’ouverture du score de Frau. Une chose pas franchement étonnante dans la mesure où les équipes participant à la C1 sont souvent plus performantes lors de seconds actes après avoir repris progressivement le rythme du match.

Lille muscle son jeu…

Et dans ce compartiment du jeu, les Dogues n’ont pas laissé leur part aux chiens, écopant de trois avertissements avant la pause pour des actes d’antijeu. Dans les rangs lyonnais, Hugo Lloris était en revanche bien présent pour stopper les rares initiatives des Lillois dans le dos d’une défense souvent à la limite de la faute. Dès la 5e minute du jeu, Hazard ratait quant à lui le cadre sur un modèle de contre-attaque initié par Gervinho. Un Ivoirien d’ailleurs souvent dans les bons coups nordistes même si sa passe n’était pas forcément la plus juste techniquement sur cette action.

En face, Pjanic et Delgado bénéficiaient de l’énorme travail de sape de Lisandro en pointe pour s’ouvrir des brèches et enfin inquiéter Mickaël Landreau sur sa ligne de but. Sur une bévue de son défenseur Costa, le portier lillois était d’abord tout heureux de voir la frappe de Pjanic retomber dans ses bras (6e). “Chelito” Delgado ratait ensuite une reprise de volée sur une bonne déviation de la tête de Lisandro au premier poteau (8e). L’Argentin malheureux, son coéquipier bosnien du milieu de terrain n’était pas mieux loti sur une volée de 20 mètres détournée par Landreau (21e). En face, Lille subissait sans broncher malgré une superbe intervention de Lloris sur une déviation de la tête de Rami, consécutive à un coup-franc sur l’aile gauche frappé par Cabaye (38e). Un Losc qui laissait tout de même la dernière opportunité de la première période à son adversaire sur une tête de Delgado après un centre de Källström (44e), inhabituel défenseur gauche en lieu et place de Cissokho.

Cris répond à Frau, Gonalons à Costa

Le repos fit du bien aux deux équipes, qui revenaient après la pause avec une plus grosse envie d’en découdre sur le pré. Mais au contraire du match aller où il avait marqué dans une position similaire, Lisandro ne prenait pas à défaut Rami sur le flanc gauche de l’attaque (52e). Sur le contre instantané, Gervinho centrait en retrait pour Hazard qui laissait passer le ballon pour Frau. Gonalons, revenu défendre, taclait avant que l’attaquant lillois n’ait pu armer son tir (53e). D’une façon certaine, le match s’animait. Sur un jeu à trois conclu par un centre de Delgado, la tête d’Ederson n’était pas non plus assez précise pour faire basculer le match du côté olympien. Les espaces finissaient par s’ouvrir définitivement après les sorties de Rami pour Lille (56e) et de Delgado pour l’OL (57e). Dans la minute suivante, Gervinho ne pouvait profiter d’un boulevard dans l’axe alors que les Rhodaniens jouaient le hors-jeu au niveau de la ligne médiane… La faute à un Florent Balmont en manque de lucidité et qui lui remettait une balle dans la profondeur à contre-temps (58e). L’axe lyonnais ne procurait en tout cas plus la même solidité depuis la blessure de Lovren au genou et l’arrivée de Bodmer sur le pré (51e). Un Lovren qui avait déjà terminé la première période sur une jambe avant d’aggraver sa blessure sur un tacle sur Gervinho.

Meilleur dans les duels et dans la verticalité depuis le retour des vestiaires, Lille ouvrait la marque sur une frappe lointaine de Pierre-Alain Frau. Du droit, l’attaquant inscrivait son 12e but de la saison avec l’aide de Toulalan, qui déviait le ballon dans son propre but (62e). Obligé de se livrer pour recoller au tableau d’affichage, l’OL laissait encore des espaces dans son dos. Des espaces dont Hazard était tout près de profiter sur une percussion dans le couloir droit de l’attaque, avant de voir Toulalan commettre une légère obstruction (69e). L’OL avait à peine traversé le terrain pour placer un contre supersonique que Ricardo Costa, l’arrière central lillois, commettait une nouvelle faute sur Gomis, synonyme d’expulsion (70e). Et comme le PSG contre Bordeaux, samedi soir, au Parc des Princes après l’expulsion de Ramé, les Rhodaniens attendaient le coup franc qui suivait pour remettre les compteurs à zéro. Sur le coup de pied arrêté tendu parfaitement exécuté par Källström, le “Policier” Cris venait faire le gendarme pour placer une tête piquée rageuse dans le fond des filets de Landreau (71e).

Lyon, le titre s’envole?

Pour l’ensemble de son oeuvre, Maxime Gonalons écopait à son tour d’un second avertissement pour une charge sur Mavuba, qui n’avait plus qu’à amplifier légèrement la faute pour influencer M. Kalt (79e). Conscient de perdre deux points précieux dans la course au titre, Lyon insistait tout de même mais Gomis était trop lent sur ses enchaînements dans la surface pour cueillir Landreau dans son but (80e). Un ancien Stéphanois qui retrouvait tout de même de la vitesse sur le côté gauche de l’attaque quelques minutes plus tard mais qui ratait son centre en retrait (84e). A l’opposé, Gervinho enrhumait Källström mais la frappe de Balmont était détournée du bout des gants par Lloris (86e). Contenu par une équipe lilloise solide à défaut d’être géniale, Lyon n’aura tenu la première place que pour une petite semaine. Pas sûr que les Gones puissent la retrouver d’ici à la fin de la saison.

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