Lyon et Lloris, auteur d’un arrêt-réflexe sur une tête de Wendel (86e), ont tenu bon! Mal engagé en quart de finale retour après l’ouverture du score de Chamakh en toute fin de première période (45e+1), Lyon a finalement arraché son billet pour les demi-finales de la Ligue des champions en résistant aux assauts répétés des Bordelais (3-1, 1-0). Les Rhodaniens entrent donc pour la première fois dans le cercle très fermé des quatre meilleures formations européennes. Les Gones joueront une demi-finale contre le Bayern Munich, vainqueur surprise de sa double confrontation contre Manchester United (2-1, 3-2), le 21 et 27 avril prochain. Bernabéu est en ligne de mire. Le film du match

Quel beau printemps européen! En quarts de finale retour de la Ligue des champions, les deux meilleures équipes françaises de ces dernières années, Bordeaux et Lyon, ont livré une première période d’une grosse intensité à Chaban-Delmas et, même si la suivante fut un peu moins physique, la double confrontation franco-française n’a finalement pas eu grand-chose à envier aux autres affrontements européens, surtout avec un match aller de première catégorie à Gerland. Bien sûr, Messi n’était pas en Gironde mais, à part cela, Bordelais et Lyonnais se sont rendus coup pour coup afin de s’ouvrir une demi-finale contre le Bayern Munich, qualifié au dépens de Manchester United après un aller-retour à rebondissements.

Dans une énorme ambiance, les deux équipes se lançaient dans le match sans perdre une seconde. Sur un premier mouvement initié par Gourcuff dans l’axe, Trémoulinas se précipitait trop sur son centre et ne trouvait que les gants de Lloris (7e). De retour après sa blessure au ligament interne du genou, Planus ne lâchait pas Gomis d’une semelle. Offensivement en revanche, Bordeaux était parfaitement canalisé dans l’entame de match par un milieu de terrain olympien renforcé avec les présences conjuguées de Toulalan, Gonalons et Källström. Sur un coup franc de 30 bons mètres, Bastos, lui, ne réglait pas la mire (9e).

Placé à gauche dans le système mis en place par Claude Puel au coup d’envoi, le Brésilien était en tout cas le joueur lyonnais le plus tranchant. Un couloir gauche qu’arpentait également Källström mais dont le centre en bout de course ne trouvait que Ciani sur sa route. Sur le corner qui suivait, frappé par Delgado, Gomis, pour une dreadlock, ne pouvait cadrer sa tentative de la tête (13e). Lyon était en tout cas entré dans ce match avec un gros volume de jeu et asphyxiait le milieu de terrain adverse, obligé d’évoluer dans sa propre moitié de terrain.

Chamakh fait trembler Lyon

A l’aller, les Girondins avaient mangé le ballon sans succès. Cette fois-ci, Lyon n’était pas décidé à lâcher un cuir à des joueurs à l’aise techniquement et qui devaient inscrire deux buts, sans en prendre, pour se qualifier. Wendel, exceptionnellement côté droit, passait d’ailleurs tout près de sa première passe décisive sur coup franc déposé sur la tête trop enlevée de Gourcuff (18e). Le Tricolore devait d’ailleurs s’employer techniquement pour essayer de franchir le premier rideau défensif rhodanien. Et quand Toulalan se faisait effacer sur des multiples passements de jambes le long de la ligne de touche, Réveillère était en couverture (20e).

Au fil des minutes, la tension montait et les Girondins prenaient tant bien que mal un léger ascendant dans le jeu. Chamakh était interrompu par l’arbitre pour une main dans la surface (24e) alors que Wendel commettait une faute sur Boumsong pour un trop plein d’engagement (27e). Moins présent dans le camp adverse, l’OL attendait un corner de Bastos, peu avant la demi-heure de jeu, pour mettre la pression sur Carrasso (29e). La rencontre s’emballait alors et Plasil, d’une frappe dans les nuages (33e), répondait à Cesar Delgado qui avait profité d’un avantage laissé par l’arbitre et d’un boulevard côté droit pour contraindre Planus à une légère poussette à la limite de sa surface de réparation (32e). Si l’arbitre ne réagissait pas, ce dernier était ensuite obligé de s’employer pour une grosse poussette de Cissokho sur Wendel (34e).

Malgré cela, l’OL, à l’expérience, tenait toujours sa qualification. Pendant que Gourcuff se faisait soigner après avoir reçu un missile de Bastos dans le ventre, Puel calmait son latéral gauche toujours provoqué par l’ailier brésilien (41e). Alou Diarra touchait quant à lui du bois après un duel physique remporté par Chamakh. Une frappe de 25 mètres sur laquelle Lloris ne pouvait faire que de la figuration (44e). Une minute plus tard, le portier lyonnais avait même un genou à terre quand Chamakh prolongeait un ballon de Plasil au fond des filets rhodaniens (45e). Au départ de l’action, Trémoulinas et Jussiê avaient réalisé une excellente combinaison, le premier s’engouffrant dans l’espace, le second lui offrant une merveille de ballon après une temporisation gagnante.

Lloris, c’est la classe

Dans une position inconfortable au retour du vestiaire, les Gones étaient tout proche de se donner de l’air sur un dribble de Gomis devant Carrasso. L’ancien Stéphanois, dans un angle très fermé, préférait opter pour un centre en retrait mou que Planus détournait en corner (46e). Malgré une première situation chaude pour les Gones, le club au scapulaire tenait toujours la balle et déployait son jeu sur les ailes. Trop emprunté pour faire la différence sur ses appels en profondeur, Gomis cédait pour sa part sa place à Pjanic (66e). C’était également l’heure des premiers pépins physiques dans un match à haute intensité. Capitaine Diarra, pratiquement la larme à l’oeil, cédait sa place à Chalmé (70e) alors que Bodmer remplaçait un Boumsong, sorti en boitant (77e).

Moins inquiétant que lors d’une première période beaucoup plus folle, Bordeaux misait sur les coups de pied arrêtés. Sur un corner de Gourcuff, Sané passait même tout près du cadre sur une tête à bout portant (80e). Mais ce n’était rien comparé à l’intervention que réalisait Hugo Lloris sur l’occasion suivante. Chalmé au centre côté droit, Wendel expédiait un coup de boule monumental mais sans doute trop axial. D’une main gauche ferme, l’ancien Aiglon enterrait les dernières velléités girondines (86e). A l’expérience, Lyon est venu à bout de Bordeaux. Des Girondins qui devront désormais se reconcentrer sur le championnat pour éviter de terminer Fanny une saison pourtant débutée sur les chapeaux de roue. Tout l’inverse d’un Lyon qui a enfin sorti ses griffes depuis janvier.

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