Le plus retentissant exploit de son histoire européenne avec l’élimination du Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions relance complètement la fin de saison de l’Olympique Lyonnais et lui autorise les rêves les plus fous.

Le match nul 1-1 arraché mercredi de manière héroïque à Bernabeu, faisant suite à la victoire 1-0 à Gerland à l’aller, permet à Lyon d’atteindre les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes pour la première fois depuis quatre ans.

Oubliées donc les déconvenues successives au même stade de la compétition face à l’AS Rome puis Manchester United et Barcelone.

“C’est une soirée magique, cela fait chaud au coeur”, raconte Miralem Pjanic, héros d’une soirée mémorable avec un but qui vaut de l’or. “Nous avons fait une chose énorme. Nous sommes fiers, c’est énorme, énorme. Je suis content pour le groupe qui a su être costaud tout le match dans une rencontre qui n’était pas évidente.”

L’exploit confirme surtout l’embellie constatée sur la scène nationale depuis le début de l’année 2010 et la dynamique déjà aperçue en Ligue 1 avec ces 20 points pris sur 24 possibles en huit matches, soit six victoires et deux nuls.

“C’est une grosse performance pour l’OL”, souligne Hugo Lloris, le gardien. “Nous partageons tous la même joie avec les supporters et les membres de l’équipe.”

Après avoir plié sans jamais rompre en première période après le but de Cristiano Ronaldo dès la sixième minute, mais en tremblant sur le poteau de Gonzalo Higuain à la 28e, l’OL a laissé pour la deuxième période ses complexes aux vestiaires.

“Le plus important était de ne pas prendre ce deuxième but”, détaille encore Lloris. “Il y a eu le poteau bien sûr mais ça fait aussi partie de la réussite de notre côté”.

RAYON DE SOLEIL

Terminée donc la sinistrose de l’automne avec cette litanie de contre-performances en novembre et décembre. Relancé en championnat, l’OL vient tout simplement de sortir un grand d’Europe dans une phase à élimination directe pour la première fois en 11 campagnes consécutives de Ligue des Champions.

Le président Jean-Michel Aulas en devient lyrique: “Notre cote sur les sites de paris en ligne était de 9 contre 1, c’est un truc de fou,” s’enflamme-t-il. “La morale de cette histoire est qu’il faut savoir rester solidaire dans l’adversité. Ce match ne doit pas simplement représenter une embellie mais un véritable rayon de soleil pour viser plus loin.”

Lyon a donc su trouver les ressources pour faire en sorte que la victoire du match aller ne soit pas qu’un feu de paille: “Nous avons réalisé deux gros matches et nous méritons de passer”, résume le Brésilien Ederson. “Nous sommes tous contents et pensons déjà à la suite parce que nous avons encore des belles échéances pour cette fin de saison.”

Les Lyonnais se sont nourris des petites phrases lâchées par les Madrilènes, sûrs de leur coup après le raté du match aller: “Cela nous a titillés car quand on parle comme ils l’ont fait, en disant que nous allions perdre largement, 3-0 et peut-être plus, c’est exagéré”, explique le défenseur Anthony Réveillère. “La meilleure réponse que nous avons donnée, c’est de parler sur le terrain. Et nous avons été costauds.”

Mais comment l’OL, moribond en décembre avec une sixième place à 13 points de Bordeaux en Ligue 1, a-t-il fait pour rebondir ?

“Le fait de jouer le Real en huitièmes de finale, cela nous a motivés naturellement”, explique Ederson. “Ensuite, pas beaucoup de gens croyaient en nous”.

Lyon s’est retrouvé en stage en Tunisie début janvier: “Nous avons mis beaucoup de choses en place. Nous nous sommes parlé”, confie Cris, le capitaine.

Et soudain, l’équipe joue ensemble et les cadres sortent de leur torpeur, comme Lisandro Lopez qui a rédigé le matin du match un message écrit par ses soins avec des mots simples pour exhorter ses troupes au combat.

Ce message, affiché dans le vestiaire, a véritablement agi comme un 12e homme lors d’une bataille qui restera dans les mémoires.

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